4 grandes solutions pour lutter contre la pollution plastique

« Seuls nous, les humains, fabriquons des déchets
que la nature ne peut pas digérer. »

Ce sont les mots de l’océanographe Charles Moore, qui a découvert le Great Pacific Garbage Patch en 1997.

Le plastique est omniprésent dans nos vies : la production mondiale de plastique était de 311 millions de tonnes en 2014 et devrait encore doubler durant les 20 prochaines années.  Environ la moitié de cette production est destinée à un usage unique, ce qui signifie que l’objet ou l’emballage est jeté immédiatement après avoir atteint son objectif.

Si au quotidien, le plastique, c’est fantastique : c’est un matériau pratique, léger, protecteur, qui permet de conserver nos aliments… sa fin de vie pose un problème majeur à l’échelle de la planète. D’autant que moins d’un tiers des déchets plastiques sont collectés pour être recyclés. Les objets et emballages en plastique à usage unique finissent donc dans la majorité des cas en décharge ou bien sont incinérés. Du fait de leur petite taille et des caractéristiques de consommation, certains sont abandonnés ou rejetés dans la nature, avec des conséquences désastreuses sur la faune et la flore.

La pollution plastique représente aujourd’hui un 7ème continent qui fait 6 fois la taille de la France. Près de 150 millions de tonnes de plastiques se seraient accumulées dans les océans depuis les années 1950, et 8 millions de tonnes s’y ajouteraient chaque année, l’équivalent d’un camion benne chaque minute…

Les industriels, poussés par des contraintes réglementaires et les nouvelles exigences des consommateurs prennent (enfin) un virage. Voici 4 grandes solutions pour lutter contre la pollution plastique !

1- Réduire sa consommation d’emballages plastiques

Le compte instagram @plasticobsessedjapan dénonce les pratiques de suremballages

La première solution est évidemment de réduire notre consommation de plastique quand elle n’est pas utile.

D’abord en évitant le suremballage, et en optant plutôt pour le « juste » emballage : celui qui joue un rôle dans la vie du produit pour son transport, sa conservation… En achetant des grands conditionnements et en évitant les produits suremballés à des fins marketing notamment.

Ensuite en privilégiant quand cela est possible des produits emballés dans des matériaux plus écologiques, ou sans emballage quand la vente en vrac est envisageable.

2- Réutiliser le plastique

La loi anti-gaspillage de 2020 (loi AGEC) a mis en place de nouvelles interdictions de produits en plastique : cotons-tiges, pailles, couverts… Cette loi a inscrit dans la réglementation des interdictions qui visent désormais des usages pour lesquels ces produits jetables, qu’ils soient en plastique ou dans un autre matériau, sont particulièrement problématiques et/ou peuvent être aisément remplacés par du réutilisable.

C’est le cas par exemple des pailles en plastique, qui se sont récemment développées en inox ou en verre afin d’être réutilisées par le consommateur.

Au quotidien, il est également possible de repenser ses habitudes sur son lieu de travail : un lieu clos qui permet de nettoyer et de ré-utiliser son mug, sa gourde…

3- Recycler le plastique

Le recyclage permet d’éviter le gaspillage de ressources naturelles et d’énergie, et de sécuriser l’approvisionnement de l’industrie en matières premières.

Le gouvernement vise 100% de plastiques recyclés d’ici 2025 ! Les citoyens ont évidemment un rôle à jouer en termes de tri, et les industriels, dans le choix des matériaux qui composent leurs produits.

Et pour cause : à l’échelle de la France, 1,1 millions de tonnes d’emballages en plastique sont mis sur le marché français chaque année : 29% des emballages en plastiques sont recyclés mais si on extrait les bouteilles et flacons, ce pourcentage tombe à 5% (rapport citeo 2019).

En effet, le processus de recyclage reste aujourd’hui complexe pour les multi-matériaux ou les multi-couches car les opérations de séparation des différents matériaux sont difficiles à réaliser. Même jetés dans la « bonne » poubelle, ces produits sont rejetés par les centres de tri et finissent incinérés ou enfouis. Des chercheurs envisagent de nouvelles techniques de séparation et de tri des matières en investiguant des nouveaux processus de séparation à l’échelle moléculaire, voire atomique. Ces perspectives constituent un espace d’innovation prometteur.

4- Composter !

Last but not least : le compostage, une nouvelle voie de revalorisation pour nos déchets plastiques ! Une proposition récemment encouragée par la Convention Citoyenne pour le Climat favorable au développement des « emballages biosourcés compostables ». Car cette solution est doublement positive : elle permet non seulement de réinventer la fin du plastique pour qu’il ne soit jamais un déchet, mais également de se substituer à des emballages et produits d’origine fossile.

L’additif Evanesto® permet aux plastiques d’origine végétale de se transformer en compost, même en conditions domestiques, en moins de 200 jours donc plus rapidement que les feuilles du jardin. 

D’ici 2023, les collectivités mettront en place un système de collecte des biodéchets à la source au niveau Européen : de quoi encourager ce nouveau geste de tri, et permettre aux plastiques non recyclables car souillés par nos aliments de se transformer en engrais naturel.

Vous l’aurez compris, il n’y a pas de solution miracle à la crise du plastique : la réduction, la réutilisation, le recyclage et le compostage des plastiques sont autant de pièces complémentaires du puzzle qui nous permettra de voir la fin de la pollution plastique !

Sources :

Le Figaro – 5 chiffres pour se convaincre de la nuisance des sacs plastiques – 2014

Ellen MacArthur Foundation, 2017. Pour une Nouvelle Économie des Plastiques, http://www.ellenmacarthurfoundation.org/publications